République démocratique du Congo
Crises internes, querelles ou accords avec les autres formations, ….Après le décès en 2017 d‘Étienne Tshisekedi son fondateur, l’UDPS joue sa partition dans l’univers politique de RDC. Au point d’avoir fait élire son membre à la présidence de la République.
Minute après minute, l’on se dirige petit à petit vers l‘événement phare de ces derniers temps en RDC : l’inhumation le 1er juin d‘Étienne Tshisekedi. Et en attendant l’arrivée de la dépouille prévue dans la soirée de ce jeudi 30 mai, tous les regards sont désormais tournés vers le stade des martyrs de Kinshasa.
C’est dans ce temple du football que des hommages solennels devraient lui être rendus par ses compatriotes. Au premier rang desquels les membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Eux qui, depuis le 1er février 2017 sont orphelins de leur leader décédé à Bruxelles d’une embolie pulmonaire. Un décès survenu dans un contexte de crise politique « grave » née de la volonté du président Joseph Kabila arrivé au terme de ses deux mandats selon la Constitution, de repousser l‘élection présidentielle de décembre 2016.
Des négociations sont engagées entre le Rassemblement de l’opposition (regroupement de plusieurs partis dont l’UDPS) pour aboutir le 31 décembre 2016 à ce qu’on appellera « Accord de la Saint-Sylvestre ».
L’accord prévoit entre autres la nomination d’un Premier ministre dans les rangs de l’opposition. Mais, pendant que l’opposition tergiversait sur une personne consensuelle, c’est Bruno Tshibala, secrétaire général adjoint qui est nommé Premier ministre par Joseph Kabila.
Aile Tshibala vs aile Tshisekedi
Pour avoir accepté la nomination à la primature contre l’avis du Rassemblement, Tshibala est exclu du parti. Rejetant la décision, Bruno Tshibala crée une autre « aile » de l’UDPS. Ainsi naissait l’UDPS-Tshibala présidé par Tharcisse Loseke jusqu’en juillet 2018.
L’autre aile va quant à elle élire Félix Tshisekedi, fils du fondateur au poste de président du parti. Commencent alors des querelles entre les deux ailes, chacune d’elles revendiquant la légitimité pour avoir joué un rôle déterminant auprès du fondateur.
Et pendant ces querelles, l’opposition s’affaiblit et semble perdre toute crédibilité. La société civile prend alors le relais surtout lors des marches de décembre 2017 et de février 2018 initiées par des laïcs de l‘Église catholique.
>>> LIRE AUSSI : RDC : le Premier ministre et l’opposition se disputent l’UDPS
>>> LIRE AUSSI : RDC : des dissensions qui pourraient fragiliser davantage l’UDPS En juillet 2018, le régime de Kabila annonce la tenue des élections générales pour décembre. Bruno Tshibala affaibli politiquement par des défections dans son camp (démission par exemple du directeur de cabinet) n’ose pas y participer.
Afin de faire face au régime, des leaders de l’opposition se réunissent à Bruxelles pour désigner un candidat unique à la présidentielle. C’est Martin Fayulu qui sera chargé de porter la coalition « Lamuka » (réveille-toi en lingala).
Empoignades dans la maison Tshisekedi
Mais, la base de l’UDPS va rejeter ce choix. Félix Tshisekedi forme alors une autre coalition dénommée Cap pour le changement (CACH) avec l’ancien président de l’Assemblée nationale et proche de Kabila, Vital Kamerhe.
Les élections prévues pour le 23 décembre vont finalement se dérouler le 30 décembre. S’agissant de la présidentielle, c’est Félix Tshisekedi qui sera porté au pinacle aux dépens du candidat du pouvoir Emmanuel Ramazani Shadari et de Martin Fayulu qui réclame jusqu’ici la victoire avec 61 % des suffrages.
Toutefois, les quatre premiers mois de Tshisekedi n’ont pas été un fleuve tranquille au sein de l’UDPS. Sans majorité dans les deux chambres du Parlement, l’UDPS et ses alliés échouent aux élections sénatoriales, y compris dans des localités où elle avait gardé jusqu’alors le plus grand nombre d‘élus locaux.
Et alors que l‘échec n’est pas encore digéré, va se déclencher une autre crise. Celle qui porte sur la personne qui devrait assurer la présidence de l’UDPS vu l’indisponibilité de Tshisekedi devenu chef de l‘État.
>>> LIRE AUSSI : RDC : colère des partisans du pouvoir après l‘échec aux sénatoriales Nommé par Félix Tshisekedi au lendemain de son investiture à la magistrature suprême, Jean Marc Kabund-A-Kabund est boudé par ses camarades. Lesquels évoquent l’article 26 des statuts du parti qui stipule : « En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif, expiration de mandat ou interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention Démocratique du Parti (CDP), du secrétaire général du parti et du président de la Commission électorale permanente (CEP), assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès ».
Argument rejeté par l’aile Kabund qui estime que ce texte fait allusion à une indisponibilité définitive (du fait d’un décès par exemple) du président du parti. Or, argumentent-ils, le président Tshisekedi peut regagner son poste après son mandat présidentiel.
C’est sur fond de cette crise de leadership que sera inhumé le 1er juin, Étienne Tshisekedi. Reste à savoir si, en accompagnant leur leader à sa dernière demeure, les membres de l’UDPS enterreront les divisions qui tendent à s’accentuer au sein du parti.
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